« Électrofaunes ? Parce que la soirée c’est d’abord Faun de Sidi Larbi Cherkaoui puis une nouvelle chorégraphie des danseurs et danseuses du Ballet sur une base de musique électronique. »
Rencontre
Le Ballet rencontre L’OCG
À la recherche d’échauffourées à la croisée des chemins interdisciplinaires, quelques danseurs et danseuses du Ballet du Grand Théâtre s’aventurent aux côtés du batteur intrépide suisse Arthur Hnatek et du chef Marc Leroy-Calatayud dans les sentiers des classiques – et moins classiques – revisités : de Claude Debussy à Steve Reich en passant par l’excellent Witold Lutoslawski, vous ne saurez plus où poser vos oreilles… ou vos pieds, car oui, on vous promet une fin de soirée dansante !
Direction musicale et conception artistique Marc Leroy-Calatayud
Percussion et électronique Arthur Hnatek Musicien·ne·s de L’Orchestre de Chambre de Genève Ballet du Grand Théâtre de Genève Ripperton
En collaboration avec L’Orchestre de Chambre de Genève et Post Tenebras Rock
Raphaël « Ripperton » Gros est l’un des producteurs suisses les plus créatifs des genres techno et house. Il est né à Lausanne en 1976 et a commencé à travailler comme DJ en 1993. En trois décennies de carrière, il a publié cinq albums en tant que soliste : « Niwa » en 2010, « Lost in Colors » en 2011, « A Little Part of Shade » en 2013. « Sight Seing » en 2018 et « Contrails » en 2019, pour des labels importants, comme Green ou ESP Institute. Il a produit divers singles sur Border Community, Wagon Repair et sur Planet E du légendaire Carl Craig. Il met une énergie débordante à donner vie à des collaborations créatives, avec Mirko Loko (comme Lazy Fat People) et Deetron (comme Roots Panorama), mais encore Tobias, DJ Koze, Isolée, Alex & Stephane Attias. Ripperton a même produit des remix de succès pour Laurent Garnier, Radiohead, Beanfield, Jimi Jules et Joris Voorn. Au fil des ans, il a contribué à mettre en lumière sur la scène internationale avec ses propres labels (Perspectiv Records, Tamed Musiq) divers talents de la scène électronique suisse. Preuve de son engagement dans le scouting et la promotion, il a publié en septembre 2021 l’EP « Hey Kid » avec la productrice lausannoise Claudya (aka Masaya). Il est régulièrement invité en Asie, en Australie et en Amérique, où il est notamment apprécié pour ses productions profondes, mélodiques et sensuelles.
Arthur Hnatek
Musicien
Arthur Hnatek est un batteur et compositeur né en Suisse, internationalement reconnu. Il officie au sein de son trio, lauréat du ZKB Jazzpreis, ou du quartet Melismetiq. Pour son projet solo SWIMS, il produit de la musique électronique associant improvisation et dance music. Proche collaborateur de Tigran Hamasyan et d’Erik Truffaz en tournée et sur disque, Arthur Hnatek a aussi joué avec Dhafer Youssef, Hans Zimmer, Donny McCaslin, Vincent Peirani et Sophie Hunger. Il a aussi composé pour des orchestres symphoniques et ensembles de jazz au sein de nombreuses écoles en Europe.
Marc Leroy-Calatayud
Chef d’orchestre
Né à Lausanne d’un père français et d’une mère bolivienne, Marc Leroy-Calatayud étudie la direction d’orchestre à Vienne et à Zurich dans les classes de Mark Stringer et Johannes Schlaefli, et participe à des masterclasses avec des chefs comme Jurowski et Haitink. De 2016 à 2019, il est chef assistant à l’Opéra national de Bordeaux. Il est également assistant à l’Akademie Musiktheater heute (2018-2021). Passionné d’opéra, il a développé un vaste répertoire lyrique, de Händel et Mozart à Ravel, Weill ou Rihm. Son intérêt pour la danse l’amène à diriger plusieurs productions emblématiques, notamment The Concert, Petite Mort, La Fille mal gardée et Cendrillon à l’Opéra national de Bordeaux, ainsi qu’un double programme chorégraphié par Russell Maliphant à l’Opéra national de Lyon en 2019. Il dirige aussi le Musikkollegium Winterthur, l’Orchestre symphonique et lyrique de Nancy, l’Orchestre de l’Opéra de Limoges et le Janáčkova filharmonie Ostrava. Ses prochains engagements incluent des collaborations avec l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, la Real Fhilharmonía de Galicia, l’Orchestre de Chambre de Lausanne ou encore l’Orchestra della Toscana. Il fera aussi ses débuts avec le National Ballet of Japan pour diriger la production de Roland Petit Coppelia.
Après ses études au Royal College of Music de Londres, la soprano colombienne Julieth Lozano intègre le National Opera Studio de Londres lors de la saison 2019/20. Au cours de la saison passée, elle fait ses débuts au Welsh National Opera lors de l’Expo 2020 différée de Dubaï, dans la nouvelle production d’Al Wasl, dans le rôle de Zayed/Young Mary. Par la suite, elle retourne au Longborough Festival Opera dans le rôle de Waldsvogel (Siegfried) et aussi dans son pays natal, la Colombie, dans le rôle de Susanna (Le nozze di Figaro) sous la direction de Martin Haselböck. Finaliste du Concours Kathleen Ferrier en 2020, Julieth est apparue dans le documentaire de la BBC « Queen Victoria : My Musical Britain » enregistré en 2019 aux palais de Buckingham et de Kensington. En 2016, elle a participé à l’Académie de Georg Solti et au Project Opera du Festival de Verbier. Elle s’est produite au Royal Albert Hall et dans de nombreux autres lieux à travers le monde.
Fondé également en 1962, le Chœur du Grand Théâtre de Genève se compose de plus de quarante chanteuses et chanteurs professionnelles de toutes nationalités, auxquels s’ajoutent, selon les besoins de la programmation, des choristes complémentaires. Ils participent chaque saison aux productions lyriques du Grand Théâtre sous la direction d’Alan Woodbridge.
Depuis sa création en 1918, l’Orchestre de la Suisse Romande – d’Ernest Ansermet, son fondateur, à Jonathan Nott, en poste depuis cinq ans – a pu compter sur pas loin de 700 musiciens pour établir sa réputation. Il est aujourd’hui composé de 112 musiciens permanents, représentés par 16 nationalités différentes. L’OSR joue chaque année plus de 80 concerts, dont une vingtaine à l’étranger. Il assure les concerts d’abonnement à Genève et Lausanne, les concerts symphoniques de la Ville de Genève, le concert annuel à l’occasion de la journée de l’ONU, ainsi que les représentations lyriques au Grand Théâtre de Genève. Sa réputation s’est bâtie au fil des ans grâce à ses enregistrements historiques et à son interprétation des répertoires français et russes du XXe siècle. L’OSR a également su se renouveler lors de la crise sanitaire en allant à la rencontre du public, que ce soit en déambulant dans sa roulotte ou face à un unique spectateur dans des lieux insolites ou en streaming.
Formation de réputation mondiale, sous la baguette de son chef fondateur, puis de ses directeurs musicaux successifs (Paul Klecki 1967-1970, Wolfgang Sawallisch 1970-1980, Horst Stein 1980-1985, Armin Jordan 1985-1997, Fabio Luisi 1997-2002, Pinchas Steinberg 2002-2005, Marek Janowski 2005- 2012, Neeme Järvi 2012-2015), de son principal chef invité Kazuki Yamada (2012-2017) et du chef britannique Jonathan Nott, l’Orchestre de la Suisse Romande a toujours contribué activement à l’histoire de la musique avec la découverte ou le soutien de compositeurs contemporains. L’OSR a notamment participé à la création des œuvres d’Igor Stravinski, Darius Milhaud, Arthur Honegger, Frank Martin, André-François Marescotti, Benjamin Britten, Witold Lutosławski, Heinz Holliger, William Blank, Peter Eötvös, James MacMillan, Pascal Dusapin ou encore Michael Jarrell. C’est d’ailleurs toujours une de ses missions importantes : soutenir la création symphonique, et particulièrement suisse.
Lancé en 2019, le programme d’artiste en résidence, avec notamment le compositeur Yann Robin, puis le pianiste Francesco Piemontesi et le violoniste Frank Peter Zimmermann permet à l’Orchestre de nouer de riches relations artistiques et de réaliser de dynamiques échanges. Daniel Harding a été nommé chef en résidence en 2021-22 pour deux saisons. La création d’un nouveau poste de chef.fe assistant.e auprès de Jonathan Nott pour la saison 2022-23 permettra sa lauréate, Ana María Patiño- Osorio, de préparer le programme de concerts, d’enregistrements, d’opéras et de tournées, et d’acquérir une expérience précieuse dans la gestion d’un orchestre.
Collaborant étroitement avec la Radio Télévision Suisse dès son origine, l’Orchestre de la Suisse Romande est très tôt diffusé sur les ondes radiophoniques, donc capté par des millions de personnes à travers le monde. Grâce à un partenariat avec Decca (plus de 100 disques), qui donne naissance à des enregistrements légendaires, l’OSR confirme sa présence sur la scène musicale mondiale. Il a enregistré avec une dizaine de labels internationaux des disques qui ont reçu de nombreuses distinctions. Actuellement en partenariat avec Pentatone, l’OSR enregistre deux à trois albums par saison dont les deux derniers avec Jonathan Nott.
Les tournées internationales de l’OSR le conduisent dans les salles prestigieuses d’Europe (Berlin, Londres, Vienne, Salzbourg, Paris, Amsterdam, Moscou, Saint-Pétersbourg, Madrid) et d’Asie (Tokyo, Séoul, Beijing, Shanghai, Bombay), ainsi que dans les grandes villes des continents américains (Boston, New York, San Francisco, Washington, São Paulo, Buenos Aires ou Montevideo). Pour la prochaine saison, l’OSR partira deux fois en tournée à l’étranger : avec des concerts notamment en Hongrie (Budapest), en République Tchèque (Brno), en Allemagne (Brême, Düsseldorf, Cologne, Münich), en Belgique (Anvers) ou encore en France (Lille).
L’OSR est l’hôte de nombreux festivals, citons, depuis 2000, le Budapest Spring Festival, les Chorégies d’Orange, le Festival de Música de Canarias, le Festival de Pâques, le Lucerne Festival, Les Nuits Romantiques à Aix-les-Bains, le Festival de Radio France et Montpellier, le Gstaad Menuhin Festival, le Septembre Musical de Montreux, le Festival International de Santander, les Robeco Zomerconcerten à Amsterdam, le Grafenegg Festival en Autriche et les BBC Proms de Londres. L’OSR a également créé son propre festival : depuis 2020 il se produit à Genève-Plage, aux bords du Lac Léman avec des artistes comme Yoav Levanon, Marzena Diakun ou encore Francesco Piemontesi.
L’une des missions de l’OSR est de promouvoir la musique symphonique auprès des jeunes d’aujourd’hui qui deviendront le public de demain et d’offrir une large palette d’activités. Celles-ci comprennent notamment les parcours pédagogiques qui préparent les enfants à venir aux concerts avec divers ateliers proposés en amont, les Concerts pour petites oreilles avec possibilité d’essayer des instruments, les Concerts en famille au Victoria Hall, les concerts scolaires et répétitions ouvertes aux classes en collaboration avec le département de l’instruction publique (DIP) de l’État de Genève. L’Orchestre réalisera comme chaque année une tournée en Suisse romande afin de permettre aux écoliers de tous les cantons romands de l’écouter.
L’Orchestre de la Suisse Romande est soutenu par la Ville de Genève, la République et canton de Genève, le canton de Vaud, la Radio Télévision Suisse, les associations genevoise et vaudoise des Amis de l’OSR et de nombreux sponsors et mécènes.
Directeur des chœurs du Grand Théâtre depuis 2014, le travail d’Alan Woodbridge est empreint par la vigueur, l’exigence et l’intense musicalité de son approche. Chanteur de formation, organiste et pianiste, étudiant à Trinity Cambridge et au Royal College of Music de Londres, il travaille entre autres à Londres, Amsterdam, Tokyo, Dresde, Paris ou San Francisco. Il a été chef de chœur à l’Opéra de Lyon pendant 18 saisons, participant aux productions et enregistrements avec des équipes de renommée internationale. Citons la TrilogiePouchkin avec Kirill Petrenko et Peter Stein. Il a reçu un Grammy pour l’enregistrement de Doktor Faust de Busoni. Alan Woodbridge est Chevalier des arts et des lettres.
Figure de proue de la scène contemporaine belge, Sidi Larbi Cherkaoui compte plus de 50 chorégraphies à son actif et une série de prix dont deux Olivier Awards, trois prix « meilleur chorégraphe de l’année » de Tanz et le Kairos Prize 2009. Bien connu de la scène genevoise, il quitte la tête du Ballet Vlaanderen, avec lequel il a crée Fall (2015), Exhibition (2016) et Requiem (2017), pour prendre la direction du Ballet du Grand Théâtre de Genève dès juillet 2022. En 2018, Cherkaoui s’associe avec Damien Jalet et Marina Abramovic pour la production de Pelléas et Mélisande à Anvers, puis pour Boléro à l’Opéra national de Paris. Ses mises en scène pour l’opéra comptent aussi Les Indes galantes de Rameau, Alceste de Gluck et Satyagraha de Glass. Son affinite avec le ballet et l’opéra a donne naissance a certaines de ses œuvres les plus durables, ainsi qu’à de passionnantes collaborations interdisciplinaires avec des artistes visuels, des designers et des musiciens. Il ouvre la saison 22/23 du Ballet du Grand Théâtre avec sa création mondiale Ukiyo-e, pièce sur la résilience et l’impermanence.