16, 17 et 18 février 2023 — 20h
19 février 2023 — 15h
Durée : approx. 1h sans entracte
Bâtiment des Forces Motrices (BFM) > plan d’accès Recommandé famille
En coproduction avec le Athens Festival, le Festival Grec de Barcelone, le Grand Théâtre de Luxembourg, le Théâtre royal de La Monnaie, le Festival d’Avignon, la Fondazione Musica per Roma et la Shaolin Cultural Communications Company
Créé en 2008 au Sadler’s Wells
Avec le soutien de
ADAM ET CHLOÉ SAID
Œuvre
Le temple bouddhiste de Shaolin, dans le Henan, cœur historique de la Chine, est célèbre à bien des égards. Fondé en 527 par le moine indien Boddhidharma, qui selon la tradition y contempla un mur pendant neuf ans sans bouger, le monastère est le berceau de l’école chan, mieux connue sous son nom japonais de zen car c’est au Japon qu’elle connut son plein épanouissement. Le temple est également réputé pour ses vestiges culturels et architecturaux : la Forêt de Pagodes et la Forêt de Stèles, inscrites au patrimoine mondial par l’UNESCO. Mais le temple de Shaolin est surtout connu pour sa tradition des arts martiaux, que Boddhidharma lui-même aurait imposée pour discipliner une communauté en proie à la paresse et au laisser-aller. Après avoir rencontré les moines de Shaolin en 2007, Sidi Larbi Cherkaoui décide de travailler en étroite collaboration avec le temple pour développer un projet commun pour lequel il crée la chorégraphie et danse lui-même avec les moines. Il s’associe au sculpteur anglais Antony Gormley, lauréat du prix Turner 1994, fait chevalier en 2014 et tout simplement l’un des plus grands noms des arts plastiques de notre époque, de son monumental Angel of the North (1998) à son installation de « formes corporelles » en fer Sight sur l’île de Délos en 2019. Gormley, qui partage le même intérêt que Sidi Larbi Cherkaoui pour la philosophie bouddhiste, fut donc invité à concevoir la scénographie. Pour la musique, le chorégraphe fait appel à un proche collaborateur, le compositeur polonais Szymon Brzóska, qu’on retrouve cette saison aussi dans la création Ukiyo-e, à écrire la musique. Il conçut le spectacle et lui donna le nom sanskrit qui désigne les écritures canoniques de la tradition bouddhiste : Sutra. Sutra devient ainsi un parcours d’échange culturel et social. Au moyen de traductions, de négociations et d’explications, les moines, le chorégraphe dansant et son assistant, Ali Ben Lotfi Thabet sont parvenus à créer un univers artistique qui évoque la Chine ancienne et nouvelle, d’une manière insolite et enjouée, en traitant de construction et de destruction, de transformations et de jeux. La scène est couverte de caisses en bois qui peuvent être modulées de manière à former des constellations différentes ; elles peuvent ainsi se dresser en mur, jeter un pont, ériger un temple ou représenter un cimetière. Elles créent un espace convertible à travers lequel voyagent les artistes. Ballet invité de la saison 22–23 du Grand Théâtre de Genève, au Bâtiment des Forces Motrices, Sutra promet un des moments, devenus rares, où la Chine et l’Occident peuvent, selon les mots de Boddhidharma, se « toucher droit au cœur. »
Présentation
Présentation
22-23
Saison 22-23
Programmation
Opéra, ballet, La Plage, … Retrouvez le programme complet de la nouvelle saison.
Adam Carrée a étudié la conception d’éclairage au Rose Bruford College, obtenant son diplôme en 1997. Il a ensuite travaillé avec Central St Martins basé à leur théâtre Cochrane, travaillant chaque année sur les saisons Peter Williams Design for Dance, collaborant avec des étudiants en design de Central St Martins, danseurs et chorégraphes de la Royal Academy of Dance, de la Central School of Ballet, du London Studio Centre et de la Rambert School. Depuis, il a travaillé dans le théâtre, la danse et l’opéra. Carrée a participé à de nombreux projets avec Sidi Larbi Cherkaoui. Il a collaboré avec Antony Gormley et Cherkaoui sur Sutra et Babel ; d’autres collaborations incluent Faun, Play, Puz/zle, 4D et récemment, m¡longa. Les conceptions d’éclairage pour d’autres productions incluent : Epson Downs et Hobson’s Choice pour Drama Centre London, A Taste of Mangoes pour Tara Arts, Flavio pour Early Opera Company, RSVP avec Philine Janssens pour The Place Prize, Rites/Before Night Falls, Shattered, Second Grace et Gameshow pour Company Chameleon, The Cat Who Ran, The Tempest pour Unicorn Theatre, For the Best avec Mark Storer et le Unicorn Theatre et Party for Freedom avec Oreet Ashrey pour Artangel.
Antony Gormley
Plasticien
Antony Gormley est considére comme l’un des plus grands artistes de la scène artistique contemporaine actuelle et fait l’objet d’expositions dans les plus grands musées et galeries londoniens : la Whitechapel, la Tate Gallery, le British Museum, la galerie White Cube ou encore la Hayward Gallery qui lui offre une importante rétrospective en 2007. Il expose également partout dans le monde, des États-Unis à l’Europe, sans oublier l’Asie et l’Amérique latine. Antony Gormley reçoit le prestigieux Turner Prize en 1994 et le prix South Bank pour l’art visuel en 1999. Il devient membre de l’Ordre de l’Empire britannique en 1997. En 2007, il obtient la récompense du Bernhard Heiliger Award pour la Sculpture. Il est un Membre honorable de l’Institut royal des architectes britanniques, du Trinity College de Cambridge et du Jesus College de Cambridge. Il est aussi membre de la Royal Academy depuis 2003. Il est anobli avec le titre de Knight Bachelor en 2014.
Julieth Lozano
Soprano
Après ses études au Royal College of Music de Londres, la soprano colombienne Julieth Lozano intègre le National Opera Studio de Londres lors de la saison 2019/20. Au cours de la saison passée, elle fait ses débuts au Welsh National Opera lors de l’Expo 2020 différée de Dubaï, dans la nouvelle production d’Al Wasl, dans le rôle de Zayed/Young Mary. Par la suite, elle retourne au Longborough Festival Opera dans le rôle de Waldsvogel (Siegfried) et aussi dans son pays natal, la Colombie, dans le rôle de Susanna (Le nozze di Figaro) sous la direction de Martin Haselböck. Finaliste du Concours Kathleen Ferrier en 2020, Julieth est apparue dans le documentaire de la BBC « Queen Victoria : My Musical Britain » enregistré en 2019 aux palais de Buckingham et de Kensington. En 2016, elle a participé à l’Académie de Georg Solti et au Project Opera du Festival de Verbier. Elle s’est produite au Royal Albert Hall et dans de nombreux autres lieux à travers le monde.
Szymon Brzóska, né en 1981 à Poznań, est un compositeur qui collabore avec de célèbres créateurs de ballet du monde entier. L’année 2008 s’avère être une année charnière pour la carrière du jeune artiste. C’est à cette époque qu’il entame une collaboration avec Sidi Larbi Cherkaoui, qui aboutira à la création de leur spectacle Sutra. La première, à laquelle ont participé des moines chinois Shaolin, a eu lieu en mai 2008 au théâtre Sadler’s Wells à Londres. L’œuvre a ensuite été présentée dans les festivals les plus importants du monde (dont Avignon, Barcelone, Berlin, Sydney et New York) et s’est avérée un tel succès qu’elle est toujours jouée dans le monde entier En septembre de la même année, le concerto Hommage à Schnittke pour piano, cordes et percussions a été créé lors du 42ème Festiwal Pianistyki Polskiej w Słupsku (42ème Festival de piano polonais à Słupsk). À partir de ce moment, le compositeur acquiert une renommée dans le monde de la musique et de la danse contemporaine et collabore avec des chorégraphes, danseurs, metteurs en scène et interprètes (solistes et groupes) de musique contemporaine.
Chœur du Grand Théâtre de Genève
Fondé également en 1962, le Chœur du Grand Théâtre de Genève se compose de plus de quarante chanteuses et chanteurs professionnelles de toutes nationalités, auxquels s’ajoutent, selon les besoins de la programmation, des choristes complémentaires. Ils participent chaque saison aux productions lyriques du Grand Théâtre sous la direction d’Alan Woodbridge.
Depuis sa création en 1918, l’Orchestre de la Suisse Romande – d’Ernest Ansermet, son fondateur, à Jonathan Nott, en poste depuis cinq ans – a pu compter sur pas loin de 700 musiciens pour établir sa réputation. Il est aujourd’hui composé de 112 musiciens permanents, représentés par 16 nationalités différentes. L’OSR joue chaque année plus de 80 concerts, dont une vingtaine à l’étranger. Il assure les concerts d’abonnement à Genève et Lausanne, les concerts symphoniques de la Ville de Genève, le concert annuel à l’occasion de la journée de l’ONU, ainsi que les représentations lyriques au Grand Théâtre de Genève. Sa réputation s’est bâtie au fil des ans grâce à ses enregistrements historiques et à son interprétation des répertoires français et russes du XXe siècle. L’OSR a également su se renouveler lors de la crise sanitaire en allant à la rencontre du public, que ce soit en déambulant dans sa roulotte ou face à un unique spectateur dans des lieux insolites ou en streaming.
Formation de réputation mondiale, sous la baguette de son chef fondateur, puis de ses directeurs musicaux successifs (Paul Klecki 1967-1970, Wolfgang Sawallisch 1970-1980, Horst Stein 1980-1985, Armin Jordan 1985-1997, Fabio Luisi 1997-2002, Pinchas Steinberg 2002-2005, Marek Janowski 2005- 2012, Neeme Järvi 2012-2015), de son principal chef invité Kazuki Yamada (2012-2017) et du chef britannique Jonathan Nott, l’Orchestre de la Suisse Romande a toujours contribué activement à l’histoire de la musique avec la découverte ou le soutien de compositeurs contemporains. L’OSR a notamment participé à la création des œuvres d’Igor Stravinski, Darius Milhaud, Arthur Honegger, Frank Martin, André-François Marescotti, Benjamin Britten, Witold Lutosławski, Heinz Holliger, William Blank, Peter Eötvös, James MacMillan, Pascal Dusapin ou encore Michael Jarrell. C’est d’ailleurs toujours une de ses missions importantes : soutenir la création symphonique, et particulièrement suisse.
Lancé en 2019, le programme d’artiste en résidence, avec notamment le compositeur Yann Robin, puis le pianiste Francesco Piemontesi et le violoniste Frank Peter Zimmermann permet à l’Orchestre de nouer de riches relations artistiques et de réaliser de dynamiques échanges. Daniel Harding a été nommé chef en résidence en 2021-22 pour deux saisons. La création d’un nouveau poste de chef.fe assistant.e auprès de Jonathan Nott pour la saison 2022-23 permettra sa lauréate, Ana María Patiño- Osorio, de préparer le programme de concerts, d’enregistrements, d’opéras et de tournées, et d’acquérir une expérience précieuse dans la gestion d’un orchestre.
Collaborant étroitement avec la Radio Télévision Suisse dès son origine, l’Orchestre de la Suisse Romande est très tôt diffusé sur les ondes radiophoniques, donc capté par des millions de personnes à travers le monde. Grâce à un partenariat avec Decca (plus de 100 disques), qui donne naissance à des enregistrements légendaires, l’OSR confirme sa présence sur la scène musicale mondiale. Il a enregistré avec une dizaine de labels internationaux des disques qui ont reçu de nombreuses distinctions. Actuellement en partenariat avec Pentatone, l’OSR enregistre deux à trois albums par saison dont les deux derniers avec Jonathan Nott.
Les tournées internationales de l’OSR le conduisent dans les salles prestigieuses d’Europe (Berlin, Londres, Vienne, Salzbourg, Paris, Amsterdam, Moscou, Saint-Pétersbourg, Madrid) et d’Asie (Tokyo, Séoul, Beijing, Shanghai, Bombay), ainsi que dans les grandes villes des continents américains (Boston, New York, San Francisco, Washington, São Paulo, Buenos Aires ou Montevideo). Pour la prochaine saison, l’OSR partira deux fois en tournée à l’étranger : avec des concerts notamment en Hongrie (Budapest), en République Tchèque (Brno), en Allemagne (Brême, Düsseldorf, Cologne, Münich), en Belgique (Anvers) ou encore en France (Lille).
L’OSR est l’hôte de nombreux festivals, citons, depuis 2000, le Budapest Spring Festival, les Chorégies d’Orange, le Festival de Música de Canarias, le Festival de Pâques, le Lucerne Festival, Les Nuits Romantiques à Aix-les-Bains, le Festival de Radio France et Montpellier, le Gstaad Menuhin Festival, le Septembre Musical de Montreux, le Festival International de Santander, les Robeco Zomerconcerten à Amsterdam, le Grafenegg Festival en Autriche et les BBC Proms de Londres. L’OSR a également créé son propre festival : depuis 2020 il se produit à Genève-Plage, aux bords du Lac Léman avec des artistes comme Yoav Levanon, Marzena Diakun ou encore Francesco Piemontesi.
L’une des missions de l’OSR est de promouvoir la musique symphonique auprès des jeunes d’aujourd’hui qui deviendront le public de demain et d’offrir une large palette d’activités. Celles-ci comprennent notamment les parcours pédagogiques qui préparent les enfants à venir aux concerts avec divers ateliers proposés en amont, les Concerts pour petites oreilles avec possibilité d’essayer des instruments, les Concerts en famille au Victoria Hall, les concerts scolaires et répétitions ouvertes aux classes en collaboration avec le département de l’instruction publique (DIP) de l’État de Genève. L’Orchestre réalisera comme chaque année une tournée en Suisse romande afin de permettre aux écoliers de tous les cantons romands de l’écouter.
L’Orchestre de la Suisse Romande est soutenu par la Ville de Genève, la République et canton de Genève, le canton de Vaud, la Radio Télévision Suisse, les associations genevoise et vaudoise des Amis de l’OSR et de nombreux sponsors et mécènes.
Directeur des chœurs du Grand Théâtre depuis 2014, le travail d’Alan Woodbridge est empreint par la vigueur, l’exigence et l’intense musicalité de son approche. Chanteur de formation, organiste et pianiste, étudiant à Trinity Cambridge et au Royal College of Music de Londres, il travaille entre autres à Londres, Amsterdam, Tokyo, Dresde, Paris ou San Francisco. Il a été chef de chœur à l’Opéra de Lyon pendant 18 saisons, participant aux productions et enregistrements avec des équipes de renommée internationale. Citons la TrilogiePouchkin avec Kirill Petrenko et Peter Stein. Il a reçu un Grammy pour l’enregistrement de Doktor Faust de Busoni. Alan Woodbridge est Chevalier des arts et des lettres.
Figure de proue de la scène contemporaine belge, Sidi Larbi Cherkaoui compte plus de 50 chorégraphies à son actif et une série de prix dont deux Olivier Awards, trois prix « meilleur chorégraphe de l’année » de Tanz et le Kairos Prize 2009. Bien connu de la scène genevoise, il quitte la tête du Ballet Vlaanderen, avec lequel il a crée Fall (2015), Exhibition (2016) et Requiem (2017), pour prendre la direction du Ballet du Grand Théâtre de Genève dès juillet 2022. En 2018, Cherkaoui s’associe avec Damien Jalet et Marina Abramovic pour la production de Pelléas et Mélisande à Anvers, puis pour Boléro à l’Opéra national de Paris. Ses mises en scène pour l’opéra comptent aussi Les Indes galantes de Rameau, Alceste de Gluck et Satyagraha de Glass. Son affinite avec le ballet et l’opéra a donne naissance a certaines de ses œuvres les plus durables, ainsi qu’à de passionnantes collaborations interdisciplinaires avec des artistes visuels, des designers et des musiciens. Il ouvre la saison 22/23 du Ballet du Grand Théâtre avec sa création mondiale Ukiyo-e, pièce sur la résilience et l’impermanence.