
Les Indes galantes
Tribune de Genève

Is holy ground,
Where all are Brothers,
Not faceless Others.
« A Hymn to the United Nations » (1971)
Infos pratiques
Distribution
Œuvre
Infos pratiques
Opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau
Livret de Louis Fuzelier
Créé à Paris en 1735
Pour la première fois au Grand Théâtre de Genève
Du 13 au 29 décembre 2019
Durée : 3h15 avec un entracte inclus
Chanté en français avec surtitres en anglais et français
Avec le soutien de Indosuez Wealth Management, Partenaire du Ballet du Grand Théâtre de Genève
Distribution
Direction musicale Leonardo García Alarcón
Assistant direction musicale Fabian Schofrin
Assistant direction musicale Rodrigo Calveyra
Mise en scène Lydia Steier
Assistant mise en scène Maurice Lenhard
Assistant mise en scène Luc Birraux
Chorégraphie Demis Volpi
Scénographie Heike Scheele
Costumes Katharina Schlipf
Assistante décoratrice Annika Tritschler
Lumières Olaf Freese
Dramaturgie Krystian Lada
Direction des chœurs Alan Woodbridge
Hébé / Émilie / Zima Kristina Mkhitaryan
Amour / Zaïre Roberta Mameli
Phani Claire de Sévigné
Fatime Amina Edris
Bellone / Osman / Adario Renato Dolcini
Ali Gianluca Buratto
Don Carlos / Damon Anicio Zorzi Giustiniani
Huascar / Don Alvaro François Lis
Valère / Tacmas Cyril Auvity
Cappella Mediterranea
Ballet du Grand Théâtre de Genève
Chœur du Grand Théâtre de Genève
Œuvre
En 1725, des colons français dans l’actuel État de l’Illinois envoyèrent le chef de la nation amérindienne des Mitchigamea, Agapit Chicagou, avec cinq autres chefs en visite à Paris, où ils furent présentés à Louis XV et firent allégeance à la couronne. On les vit plus tard danser trois danses de leur peuple au Théâtre-Italien; Jean-Philippe Rameau s’en inspira pour l’une de ses pièces de clavecin, le rondeau Les Sauvages. Ce fut l’embryon d’une idée musicale qui n’allait voir le jour que onze ans plus tard : avec Les Indes galantes (1735) Rameau écrivit ce chef-d’œuvre du genre de « l’opéra-ballet » dont la nature légère entremêle généreusement les parties chantées d’intermèdes dansés.
À l’époque, tous les rivages éloignés sont des « Indes », occidentales, orientales, asiatiques, américaines, et «galant» a bien plus le sens d’«érotique», que de « prévenant ». Louis Fuzelier, le librettiste des Indes galantes, s’inspire de l’engouement de l’époque pour les relations de voyage : Jésuites, aventuriers, premières traductions des Mille et Une Nuits. Le thème de son intrigue se résume assez simplement : l’Amour règne en maître, même dans les climats les plus exotiques. Ce fil rouge relie les quatre contes. Le prologue de l’opéra pose la prémisse de l’œuvre: Hébé, déesse de la jeunesse, déplore la séduction de ses fidèles par Bellone, déesse de la guerre, qui leur promet la gloire des armes. Hébé appelle l’Amour à la rescousse pour qu’il envoie ses petits Cupidons ailés recruter des guerrières et guerriers pour la cause galante. Quatre tableaux consécutifs décrivent, dans un endroit différent du monde, le conflit érotique entre les autochtones « conquis » respectifs et leurs « conquérants ».
C’est de là que part la réflexion de Lydia Steier dans cette nouvelle production pour Genève. L’Américaine, très active sur les grandes scènes de l’espace germanophone, y compris le festival de Salzbourg, lèvera le rideau sur le conflit naissant entre les fidèles d’Hébé et les troupes de Bellone. Pour les deux camps, la motivation réside en un danger mal défini qui menace leur environnement. Les uns chercheront une solution dans des jeux dionysiaques, presque apocalyptiques; les autres à se rendre maîtres de la situation par l’imposition d’un ordre strict. Les bombes se mettront à tomber, chaque partie paiera son tribut. À la fin, il ne restera qu’à construire ensemble une nouvelle société des nations. Lydia Steier : « C’est une préoccupation importante pour nous, particulièrement à Genève, qui joue un rôle prépondérant en faveur des droits humains dans le monde, de ne pas pointer un doigt accusateur sur autrui, mais nous le mettons volontiers là où ça fait mal. »
Le Grand Théâtre se fait une joie d’accueillir pour la première fois en son sein le chef-d’œuvre de Rameau sous la direction du chef presque genevois Leonardo García Alarcón avec la Cappella Mediterranea déjà entendus dans de la musique française la saison précédente avec Médée de Marc-Antoine Charpentier, dont Rameau est certainement le plus célèbre et génial successeur. C’est aussi avec cet opéra-ballet que le Grand Théâtre inaugure une nouvelle ère de collaboration entre sa scène lyrique et sa compagnie de ballet. Il fallait pour cela une œuvre où la danse et la voix sont à parité quasi complète, et c’est définitivement le cas des Indes galantes. Au jeune chorégraphe d’origine argentine Demis Volpi est confiée pour cette production la direction chorégraphique du Ballet du Grand Théâtre. Parmi les illustres protagonistes, on retrouve avec plaisir la voix impressionnante de la soprano Kristina Mkhitaryan, après son grand succès dans Il Giasone sur la scène de l’Opéra des Nations.
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